Hormonothérapie et effets secondaires

Peut-être l’aurez-vous remarqué : sur Seintinelles, plusieurs études traitent des effets secondaires de l’hormonothérapie. Et l’on se réjouit de voir la recherche s’intéresser à ce sujet.

Sur cette page vous retrouverez donc un condensé d’informations sur ce sujet mais aussi des résultats d’étude ou encore des témoignages.

N’hésitez pas à nous dire en commentaires si cela a permis de répondre à vos questions ou si, au contraire, vous avez des suggestions pour enrichir cette page. Cela profitera à tous !

Bonne lecture

Cette page a été rédigée avec l’aide précieuse de

L’hormonothérapie est un traitement central dans le parcours de soins, notamment des femmes atteintes d’un cancer du sein ou et des hommes atteints d’un cancer de la prostate.

Environ 70% d’entre vous se la voient proposer pour diminuer le risque de récidive et de progression du cancer. Vous êtes cependant nombreux à témoigner de ses effets secondaires et de ses impacts sur votre qualité de vie.

Les principaux effets secondaires que vous rapportez

  • Troubles gynécologiques : bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, infections urinaires, baisse de la libido…
  • Troubles psychologiques et émotionnels : syndrome dépressif, fatigue, troubles cognitifs
  • Troubles du sommeil
  • Troubles dermatologiques et cutanés
  • Troubles digestifs
  • Troubles musculo-squelettiques : douleurs musculaires ou articulaires
  • Prise de poids

A noter que : les effets secondaires ne sont pas ressentis par toutes et tous de la même manière et que quand ils se produisent, il est important d’en parler avec un soignant. En parler c’est déjà les prendre en charge…

5 ans de traitement d’hormonothérapie, vous avez été la compagne virtuelle qui m’a aidée à comprendre au fil des années, ce bouleversement physique et émotionnel. Même entourée de proches aimants et bienveillants, vous m’avez aidée à me reconstruire en me sentant comprise.

Parole de Seintinelle

L’hormonothérapie : pour réduire le risque de récidive

Environ 70% des cancers sont dits « hormonosensibles », ce qui signifie que leur croissance est stimulée par les hormones naturellement produites par notre corps, comme les œstrogènes et la progestérone.

Dans ces cas-là, les études ont montré qu’une hormonothérapie peut être proposée pour bloquer l’effet de ces hormones et freiner la progression du cancer.

Elles sont également nombreuses à montrer que l’hormonothérapie permet de prévenir les rechutes (diminution du risque relatif de 40%) et les décès (diminution du risque relatif de 30%) y compris à très long terme.

L’hormonothérapie est un traitement majeur qui contribue à la guérison du cancer du sein : un accompagnement pour prévenir et gérer les effets secondaires est indispensable tout au long des 5 à 10 ans de prise.  N’hésitez surtout pas à en parler avec votre équipe soignante !  
Dr. Florence Coussy

La petite histoire de l’hormonothérapie

On ne sait pas vous, mais nous, on aime bien savoir d’où l’on part, regarder le chemin parcouru et celui qu’il nous reste à faire…

Pour l’hormonothérapie il faut rembobiner jusqu’au début du 20e siècle. Quand en 1896, le médecin britannique George Beatson établit un lien entre les hormones et la croissance des cancers du sein. Il démontre que l’ablation des ovaires (oophorectomie) chez des patientes atteintes de cancer du sein avancé ralentit la progression de la maladie, mettant en lumière le rôle des hormones dans le développement du cancer.

Puis dans les années 1940, l’endocrinologue américain Charles Huggins confirme que les cancers de la prostate et du sein dépendent des hormones, en particulier des œstrogènes et de la testostérone. Ces découvertes valent à Huggins le prix Nobel en 1966 pour ses travaux sur l’hormonothérapie, en particulier dans le traitement du cancer de la prostate.

Aujourd’hui, l’hormonothérapie est un traitement au long cours proposé dans la plupart des cancers hormonosensibles et dont les effets secondaires sont de plus en plus pris en compte. Et c’est tant mieux et fondamental, car mieux on connait, mieux on reconnait, et donc mieux on peut prendre en charge

Vos questions les plus fréquentes

Nous avons pris soin de rassembler ici les réponses aux questions les plus courantes.

Si jamais vous ne trouvez pas la réponse que vous cherchez, surtout, n’hésitez pas à nous contacter pour nous en faire part. Cela nous aidera à enrichir cette rubrique pour qu’elle soit encore plus complète et utile à tout le monde.

Paroles de Seintinelles

En participant à ces études, je me suis sentie reconnue dans les symptômes et effets secondaires du traitement (Aromasine). Cette reconnaissance m’a permis l’acceptation de la maladie et du traitement.

Je suis sous hormonothérapie depuis plus de quatre ans, avec de nombreux effets secondaires non reconnus, comme si c’était tabou d’en parler !

Il faut cesser de culpabiliser les patientes qui ne poursuivent pas leur traitement d’hormonothérapie parce que les effets secondaires sont absolument insupportables…. Ce traitement devrait véritablement être adapté à chaque patiente ….

Quels sont les différents types d’hormonothérapie ?

Il existe différentes « familles » d’hormonothérapie avec des mécanismes d’action spécifiques. Ces traitements sont adaptés à votre type de cancer et votre âge.

  • Le tamoxifène
    C’est un traitement anti-oestrogène : Il est utilisé pour bloquer l’action des œstrogènes (hormones féminins) sur les cellules mammaires qui contiennent les récepteurs hormonaux. Il est généralement prescrit aux femmes non ménopausées. 
  • Le Femara® (Letrozole), l’Arimidex® (Anastrozole) et l’Aromasine® (Exemestane)
    Voici la famille des inhibiteurs de l’aromatase. Chez les femmes ménopausées (naturellement ou après un traitement), ils réduisent la production d’œstrogènes par l’organisme. Et oui, même après la ménopause, d’autres organes que nos ovaires continuent de fabriquer des hormones, grâce à une enzyme appelée… « aromatase ».
  • Le Zoladex®(goséréline), l’Enantone® (Leucoproreline), et le Decapeptyl® (Triptoreline) :
    Ce sont des traitements par injection – dits agonistes de la LH-RH – qui agissent sur l’hypophyse (glande située à la base du cerveau qui contrôle la production d’hormones dans le corps) pour réduire la production d’hormones sexuelles (œstrogènes chez la femme ou testostérone chez l’homme).

Le choix du médicament dépend de plusieurs facteurs comme l’âge, la ménopause, le risque de récidive, et la présence d’autres maladies. N’hésitez pas à échanger avec votre médecin pour trouver ensemble ce qui vous convient le mieux.

Vous aussi, luttez contre le cancer en répondant à des questionnaires !

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  • Deborah, dompteuse de tempêtes

    J’ai pris la décision d’une double mastectomie afin de me préserver d’un éventuel 3e cancer du sein

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  • Laurie, engagée

    Il y a encore LE cachet. Celui qui te protège. Mais aussi celui qui fait de toi une jeune ménopausée

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  • Élise, maman solo

    Perdre mes seins et mes cheveux m’a permis de me sentir plus femme que jamais

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  • Laurence, en reconversion

    Je ne suis plus la même aujourd’hui et j’ai encore beaucoup de mal à accepter l’inacceptable qui est la maladie.

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  • Murielle, de tous les projets

    J’apporte mon expertise dans différents champs de la santé et notamment en tant que patiente-chercheuse.

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  • Claude, aidant, rattrapé

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  • Julie, délieuse de langue

    Lever le tabou familial autour du cancer peut sauver des vies, renseignez-vous sur vos antécédents, posez des questions, même si ça dérange.

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Pour aller plus loin :

Nous vous recommandons de jeter aussi un coup d’oeil sur :

  • le dépliant très bien fait de l’Institut Curie : Hormonothérapie après un cancer sein
  • la chouette série « Chuis pas docteur » qui a dédié un épisode à l’hormonothérapie
  • l’article de référence (en anglais) sur les résultats du tamoxifène, publié dans « The lancet »
    Il revient sur l’efficacité du tamoxifène pour les cancers du sein à récepteurs d’œstrogènes (ER) positifs. Il montre que pendant les 10 premières années suivant le traitement, le risque de récidive diminue de 47 % pendant les 4 premières années et de 32 % entre la 5ᵉ et la 9ᵉ année.

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N’hésitez pas à consulter notre foire aux questions. Nous avons pris soin d’y rassembler les réponses aux questions les plus fréquentes sur le projet, la communauté, son fonctionnement…

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