On sait les chiens très efficaces à trouver de la drogue, des explosifs ou des armes grâce à leur odorat, qui peut être jusqu’à un million de fois plus sensible que l’odorat humain.
Et si les chiens pouvaient aussi détecter les cancers du sein à un stade précoce, en reniflant une lingette ayant été au contact de la peau des femmes se faisant dépister ?
Cela pourrait permettre à des personnes n’ayant pas accès facilement à la mammographie, comme les femmes handicapées moteur ou les femmes habitant dans les pays dans lesquels l’accès aux soins est difficile par exemple, de pouvoir quand même bénéficier d’un dépistage efficace, pratique, et économique.

C’est le pari fait par une équipe de chercheurs de l’institut Curie.

Pari qui s’était avéré gagnant lors d’une première preuve de concept faite en 2017 (90,3% à 100% de réussite dans la détection des échantillons cancéreux par les chiens Kdog sur un échantillon de 130 femmes, malades ou non).

Objectifs de l’étude

L’objectif était, à cette étape, de mesurer l’efficacité de ce nouveau mode de dépistage à grande échelle, en menant une étude clinique incluant un nombre plus important de femmes.

Cette étude était divisée en deux étapes

Une étape préliminaire : Pour mener à bien cette étude, de nouveaux chiens, de différentes races, devaient être formés et d’autres devaient s’exercer sur des échantillons connus. Et c’est pour cette étape et pour permettre à ces nouveaux chiens d’être formés que nous avons sollicité votre aide. Le but: que les chiens soient exposés à une grande diversité, et puissent ainsi apprendre à bien distinguer la maladie de la non maladie.

Plus vous êtiez nombreuses à participer, mieux les chiens pouvaient être formés.

L’étude en elle-même : Une fois les chiens formés, ceux-ci ont été exposés, en double aveugle, à des échantillons de femmes n’ayant pas été malades, et des femmes malades. Pour cette étape le recrutement des volontaires a été fait via des centres de soins partenaires.

Qui pouvait participer à l’étude ?

Toutes les femmes,

• N’ayant jamais eu un cancer (même autre qu’un cancer du sein)
• Ayant fait une mammographie au résultat négatif dans les 3 derniers mois précédant leur participation (c’est à dire une mammographie qui ne montrait aucun signe de cancer du sein)
• Vivant en France métropolitaine.

Vous pouviez sans problème participer plusieurs fois.

Ce qui vous était demandé si vous participiez

• De remplir un court questionnaire en ligne de pré-recrutement (3mn)
• De donner votre adresse postale pour qu’un kit vous soit envoyé
• De dormir une nuit avec une lingette contre votre poitrine, et de renvoyer cette compresse dans une enveloppe préaffranchies qui leur avait été fournie spécialement à cet effet.

Cette étude est menée par une équipe pluridisciplinaire dirigée par Isabelle Fromentin, formée de soignants de l’Institut Curie, de chercheurs en chimie, et en biologie, de vétérinaires et d’experts cynophiles.

Elle est menée en partenariat avec plusieurs centres de soins.

• L’Institut Curie (Paris et St Cloud)
• Hôpital St Joseph (Paris)
• L’Institut de Cancérologie de l’Ouest (Nantes)
• Centre Hospitalier de Valenciennes

Cette étude est financée par des dons privés, par l’Institut National du cancer, et par diverses associations.

Pierre Bauer, alors directeur scientifique du projet Kdog (il dirige maintenant d’autres projets) était venu le 21 Mai 2021 nous expliquer plus en détail le projet Kdog, et ses enjeux scientifiques et opérationnels, avec beaucoup de clarté et une pointe d’humour. Vous allez voir, c’est passionnant.