Françoise oncogiteuse

Je m'appelle Françoise, j'ai 66 ans, je suis mariée, et j'ai 2 grands enfants.

En 2016, on m’a diagnostiqué un cancer du sein infiltrant très agressif et dans la foulée, une tumeur cancéreuse au poumon. J’avais alors 61ans, menais une vie professionnelle intense en tant que Professeur à l’Université de Bordeaux et ne pouvais envisager d’arrêter mon activité malgré la lourdeur des traitements annoncés : chimiothérapie, tumorectomie du sein et du poumon, radiothérapie, immunothérapie, hormonothérapie entre autres réjouissances.

Assignée à résidence pour de longs mois mais ayant la chance de pouvoir aménager mes horaires de travail au rythme de mon parcours de soins, j’ai réussi à continuer à enseigner sans prendre de congé maladie. Vivre comme avant a été ma façon de survivre à ce tsunami physique et psychique. Le soutien indéfectible de mes proches m’a aidée à traverser la tempête mais avec le recul, je peux dire que c’est également le travail, les contacts avec mes collègues et mes étudiants qui m’ont maintenue en vie tout au long des traitements.

Cependant, au vu de la dégradation sensible de mes capacités cognitives, je ne pouvais nier que le cancer et son traîneau de traitements toxiques pour le cerveau étaient passés par là : je ne pouvais plus me concentrer, avais des difficultés à trouver mes mots et vivais avec l’impression déstabilisante d’être toujours dans le brouillard. Heureusement, il y a eu l’association Oncogite pour traiter ce chemobrain et refaire les connexions neuronales endommagées: 25 séances d’exercices en ligne pendant lesquelles une neuropsy vous aide à dérouiller capacités d’attention et mémoire dans la bonne humeur.

Tout va mieux maintenant et je participe activement aux recherches de Seintinelles car la prise en charge des effets secondaires des traitements est essentielle pour une vie quotidienne normale de l’après cancer.