Dina à la croisée des mondes

Biologiste moléculaire et computationnelle, originaire des États-Unis, j'ai déménagé en France en 2017 pour travailler à l'Institut Curie.

J’ai été diagnostiquée d’un cancer du sein fin octobre 2023. Même si moins de 10% des cancers sont héréditaires, les femmes de moins de 40 ans ne représentent qu'environ 5% des patientes atteintes d'un cancer du sein et sont plus susceptibles d’avoir un risque génétique.
Cette information m’a incitée à analyser mon propre génome et j’ai trouvé une mutation à risque rare, ensuite validée par l’équipe oncogénétique.

Être chercheuse est à la fois un avantage et un inconvénient.
Comprendre la science et les protocoles de traitement m'a permis de me défendre et de garder un certain contrôle. Mais il n’est pas facile de trouver un équilibre entre mon besoin d'en savoir le plus possible (risque du métier) et le fait de ne pas laisser cette connaissance et la peur qui y est associée envahir mon esprit. J’ai toujours pensé aux patients dont j’ai analysé les données et ça fait bizarre d’être de l’autre côté. Je n'ai jamais été aussi certaine de mon objectif et de ma passion de la science.

J'ai collaboré avec la NBCC (National Breast Cancer Coalition) aux US pour collecter des données génétiques et des antécédents familiaux afin de développer une base de données à grande échelle pour la recherche.

Je cherchais des associations en France et suis tombée sur les Seintinelles. J'ai été si impressionnée par cette initiative que je me suis immédiatement inscrite !
Il n'y a pas d'acteur plus déterminé que le patient et il est essentiel de collaborer pour accélérer des avancées scientifiques et thérapeutiques.