Elise Martin, chercheuse en santé publique, Antonio Di Meglio, oncologue et Bruno Raynard, nutritionniste, viennent vous « nourrir » de connaissances (sans mauvais jeu de mots !), sur la thématique. Et vous partager les résultats de l’étude MEDEA, pour laquelle nous vous avions sollicitées.
C’était en 2021. Les chercheurs souhaitaient mesurer si la perte de poids chez les patientes souffrant de surpoids ou d’obésité (IMC>25) pourrait permettre de diminuer la fatigue post-traitement. Et de comparer l’efficacité dans l’accompagnement de la perte de poids et de la diminution de la fatigue :
du programme standard d’accompagnement déjà pratiqué aujourd’hui.
de ce même programme d’accompagnement + un nouveau programme personnalisé s’appuyant sur du coaching, de l’activité physique et des conseils nutritionnels.
« Je suis très satisfaite de la perte de poids, de la reprise du sport, mais aussi parce que j’avais l’impression d’agir contre le cancer. J’ai eu un cancer agressif et il y a toujours une épée de Damoclès au-dessus de moi. Mais en perdant du poids et en faisant du sport, j’ai l’impression d’agir, et c’est formidable. »
– Participante à l’étude (témoignage reccueilli à l’occasion d’un focus group)
Ce qu’il faut retenir
Les participantes du groupe “coaching” ont :
perdu en moyenne 6,8 kg à 12 mois, et maintenu environ 5 kg à 18 mois,
augmenté leur niveau d’activité physique,
ressenti moins de fatigue et une meilleure image de soi,
exprimé une grande satisfaction vis-à-vis du format à distance, pratique et flexible.
👉 Les femmes ménopausées ont semblé tirer les plus grands bénéfices du programme.
Les participantes ont décrit un véritable regain d’énergie et de confiance : “J’avais l’impression d’agir contre la maladie.” “J’ai retrouvé de la tonicité et j’ai moins de douleurs.” Elles ont aussi proposé des pistes d’amélioration : un suivi prolongé, des outils pour visualiser les progrès, des recettes simples et, pourquoi pas, la création d’une communauté de participantes pour partager leur expérience.
🍽 Côté alimentation
Faites place aux fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes et fruits à coque.
Privilégiez le fait-maison et limitez les produits ultra-transformés, la charcuterie, les sucreries et l’alcool.
Évitez les produits à base de soja concentré (steaks, tofu, yaourts de soja) en cas de cancer hormonodépendant.
Restez prudents avec les modes : jeûnes, compléments “miracles” ou probiotiques commerciaux n’ont pas montré d’efficacité prouvée.
🏃♀️ Côté activité physique
Si besoin, demandez un accompagnement en activité physique adaptée (APA) pour tenir compte de votre fatigue ou de vos douleurs.
Bougez un peu tous les jours : marcher, faire du vélo, monter les escaliers… tout compte !
Essayez d’atteindre 30 minutes d’activité modérée, 5 jours par semaine.
Chaque parcours est unique. Un accompagnement par des professionnels formés à l’oncologie – diététicien·ne, coach d’activité physique, psychologue – aide à adapter les conseils à votre situation et à avancer sans culpabilité.
Des dispositifs existent :
Le réseau OncoDiète, qui regroupe des diététiciennes libérales formées en cancérologie, propose un suivi à tarif préférentiel.
Remboursement partiel possible de consultations diététiques dans le cadre du parcours d’après-cancer.
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